Une année de grâce

Luc 4 : 16-21
Jésus se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé
  • pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,
  • Pour proclamer aux captifs la délivrance,
  • Et aux aveugles le recouvrement de la vue,
  • Pour renvoyer libres les opprimés,
  • Pour publier une année de grâce du Seigneur.
Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. Alors il commença à leur dire :
Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie.

Introduction

Jésus vient de passer par les eaux du baptême. Ensuite, comme après tout baptême, il y a le désert : pour Jésus, il fut éprouvé 40 jours dans le désert où il sortira vainqueur en s’appuyant sur des versets bibliques.

Après le baptême et l’épreuve dans le désert, Jésus commence ouvertement son ministère. C’est ainsi que Jésus va donner le programme de ses trois prochaines années qu’Il résumera ainsi : publier une année de Grâce.

Notez que ce n’est pas un programme qui se limite aux trois années de ministère de Jésus sur terre. En réalité, ces trois années reflètent le plan que Dieu a formé depuis toute éternité, pour impacter notre éternité.

Dans ce partage, nous allons détailler un peu ce que Jésus entend par sa publication d’une année de grâce. Puis, nous verrons qu’en tant que chrétiens, c’est-à-dire, disciples de Jésus-Christ, nous devons aussi avoir comme programme d’offrir une année de grâce à nos contemporains.

1. Une année de grâce

Jésus n’est pas venu abolir la Loi (entendez : l’Ancien Testament), mais pour pleinement l’accomplir. Ainsi, lorsque Jésus nous parle de l’année de grâce, Il fait référence directement à la Torah :

et vous sanctifierez la cinquantième année, vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants : ce sera pour vous le jubilé ; chacun de vous retournera dans sa propriété, et chacun de vous retournera dans sa famille.
Lévitique 25 : 10

Le contexte global du texte de Lévitique est la suivante :

  • Les aléas de la vie pouvaient amener à la ruine financière
  • Le peuple pouvait se vendre comme esclave à leurs propres frères
  • Mais, tous les 50 ans, ceux qui avaient des esclaves devaient les libérer

Cette cinquantième année s’appelle l’année de jubilé : Dieu annonce que chacun des esclaves retournera libre dans sa propriété et dans sa famille.

Parfois, peut-être qu’on avait juste besoin de vendre une portion de terre où mettre en gage un objet. Dans ces cas, la Loi prévoyait qu’on remette les compteurs à zéro.

On comprend bien que le rôle du Messie avait la même teneur : relâcher le captif.

Dans le cas du Messie, de quels captifs s’agit-il ?
Il s’agit de nous tous. Oui, nous sommes les captifs du péché et de la mort.

Ne soyons pas comme les pharisiens qui n’avaient pas compris qu’ils avaient besoin d’être libérés. Quand Jésus aborda ce sujet avec eux, ils Lui rétorquèrent : nous n’avons jamais été esclaves de personne !!
Ce à quoi Jésus répondit :

En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché.
Jean 8 : 34

Vu sous cet angle, nous sommes effectivement tous esclaves du péché, car nous avons tous péché, c’est-à-dire que nous avons tous, sans exception, offensé Dieu par une pensée, une parole ou une action.

Si nous sommes esclaves d’un homme, nous pouvons être rachetés à prix d’argent. Mais, comment pourrions-nous être rachetés face au péché ?
Cela nous est impossible 🙁

C’est pour cela que Jésus a annoncé une très bonne nouvelle :

si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres.
Jean 6 : 36

Seul le fils de Dieu peut nous libérer de notre esclavage du péché et c’est son désir pour ses contemporains, pour nous et en fait, pour tous ceux qui croient que le salut peut venir de Dieu seul.

2. L’année de grâce en 4 illustrations

2.1. Guérir ceux qui ont le cœur brisé

Les juifs contemporains de Jésus attendaient la venue du Messie, car ils avaient le cœur affligé, car un petit reste était contrit par le péché dans leur vie. En venant proclamer l’année de jubilé, Jésus accomplit ce qu’attendait ardemment le peuple de Dieu : la délivrance qui restaurera le cœur le plus abattu.

Dans les premiers chapitres de l’Évangile de Luc, autour de l’épisode de la nativité, nous voyons tous ces personnages avoir le cœur rassasié de la grâce de Dieu dès lors qu’ils ont su que Jésus était né. Nous pouvons nommer par exemple Siméon qui dira :

maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix
Luc 2 : 29

Nous avons là les paroles d’un homme qui a leur cœur guéri.

2.2. Proclamer aux captifs la délivrance

Nous voyons que Jésus laisse partir libres ceux qui étaient esclaves du péché. Non seulement notre libérateur casse le jugement qui faisait de nous des captifs du péché et de la mort, mais en plus, il nous donne les moyens de vivre notre nouvelle liberté.

Nous ne sommes pas des évadés qui vivent en permanence dans le stress d’être capturés de nouveau ! Nous sommes déclarés libres, réellement libres et définitivement libres.

Non seulement Satan ne peut plus nous reprendre pour être son prisonnier, mais en plus, le Seigneur agit envers nous comme Père qui assure la croissance de son enfant. Cela s’oppose totalement à un dieu qui agirait comme un policier qui attend au coin de la rue que le récent libéré par grâce fasse le moindre faux pas afin de le rejeter en prison.

Le Seigneur nous proclame libre, donc, nous sommes réellement et définitivement libres !

Ainsi, quand le Seigneur publie une année de grâce, cela ne signifie pas que l’effet de sa grâce durera 1 an ! Les conséquences de l’œuvre de Jésus sur la croix ont une portée éternelle.

C’est pour cela qu’il dira au brigand qui était crucifié avec Lui :

je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
Luc 23 : 43

Jésus l’a ainsi déclaré libre de la mort : il est réellement libre et définitivement libre et il vit au ciel comme son Sauveur lui a promis.

2.3. Donner aux aveugles le recouvrement de la vue

Il y a dans les Évangiles plusieurs cas où Jésus redonne la vue à un aveugle. Nous comprenons vite, qu’au-delà du handicapé physique, Jésus est surtout venu traiter le handicap spirituel, c’est-à-dire, le fait d’être incapable de comprendre la volonté de Dieu.

C’est pour cela que Jésus dira à ceux qui restent incrédules :

car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Mais heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent !
Matthieu 13 : 15-16

N’y a-t-il donc plus aucun issu pour celui qui est aveuglé par le péché ? Il y en a un dernier. Nous pouvons crier comme le père de l’enfant possédé par esprit muet :

je crois ! viens au secours de mon incrédulité !
Marc 9 : 24

Si la cécité est une illustration, comment devons-nous supplier Dieu ? Paul nous donne un exemple de prière : prions pour Dieu illumine les yeux de notre cœur, pour que nous sachions quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints… [Éphésiens 1 : 16-18]

Ainsi, nous aurons la même joie et nous serons dans le même état d’adoration que l’aveugle-né que Jésus guérit lorsqu’il dit à son divin guérisseur :

je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui.
Jean 9 : 38

Nous comprendrons toute la profondeur du cantique « Amazing grace »…

2.4. Pour renvoyer libres les opprimés

Le diable est un maître très dur et sa seule façon d’agir envers ses serviteurs est l’oppression : Il tient captif le pécheur par le tourment continuel de son âme.

Cela se manifeste concrètement parce que la Bible appelle les œuvres de la chair :

Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu.
Galates 5 : 19-21

Jésus-Christ, la lumière du monde, nous apprend qu’une autre vie sera désormais possible pour quiconque croit en Lui. Cette nouvelle vie est guidée par l’Esprit-Saint :

mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance
Galates 5 : 22

À l’écoute de cette Parole, beaucoup se remirent à vivre. Nous pouvons citer en exemple la samaritaine adultère :

La femme lui dit : je sais que le Messie doit venir [celui qu’on appelle Christ] ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.
Jean 4 : 25

Elle a confessé ses péchés, elle a été pardonnée et depuis, elle est devenue une adoratrice en esprit et en vérité. Depuis, son cœur est léger, car elle vit pour le Dieu de lumière.

Jusque là, elle était captive de la honte d’être adultère en plus d’être une samaritaine. Et en entendant les Paroles de liberté de Jésus, elle devient l’outil de Dieu. C’est elle qui amènera tout son village au pied du Christ.

3. Chrétien, publieras-tu aussi une année de grâce ?

En tant que chrétiens, nous avons suivi Jésus :
Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.

Nous voyons que suivre le Seigneur ne se finit pas avec le baptême, mais cela commence avec le baptême ! et la suite, c’est ce que Paul appelle « être en conformité à sa résurrection ». Nous pouvons le résumer entre autres ainsi :
nous devons publier à notre tour une année de grâce.

Comme notre Seigneur, nous pouvons amener la consolation de Dieu pour ceux qui sont découragés et ceux qui ne savaient pas/plus que Dieu peut guérir les cœurs.
Non, ce ne sont pas les mauvaises circonstances de la vie qui sont les plus dures à vivre, c’est le ravage qu’il y a dans le cœur. Or, c’est ce que le Seigneur vise en premier ; c’est notre âme qu’Il veut restaurer avant toute chose.

Comme notre Seigneur, nous pouvons annoncer à ceux qui sont sous notre captivité la libération.
Que ce soit une dette financière, une dette matérielle ou une dette morale, le temps est venu pour nous de dire : je te remets ta dette. Tu ne me dois plus rien !

Comme notre Seigneur, nous pouvons rendre la vue spirituelle aux aveugles qui crient depuis trop longtemps vers Dieu : viens au secours de mon incrédulité !
Cela demande peut-être du courage d’aller voir nos proches et leur dire : il est temps que tu comprennes qu’en dehors de Jésus-Christ, il n’y a pas de salut. Que ce soit ici-bas ou au ciel…

Enfin, comme notre Seigneur, nous renvoyons libres nos prochains. Réellement libres et définitivement libres : rejetons donc loin toute notre amertume et toutes nos rancunes.
Comme Jésus, nous devons même les aider à se relever s’ils tombent de nouveau, sans faire ressurgir de vieux dossiers dès que l’occasion se présente.

En publiant haut et fort cette année de grâce autour de nous, nous montrerons au monde que nous sommes vraiment des disciples de Jésus-Christ.

Conclusion

La troisième partie n’était qu’un ensemble d’exemples. Je pense que le Seigneur montrera à tous ce que nous devons proclamer à nos poches pour leur accorder une année de grâce.

Prions ardemment que le Seigneur nous dévoile les bonnes œuvres qu’Il a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. Si nous sommes résolus à publier une année de grâce à notre entourage, Dieu nous montrera comment mettre en pratique Ses Paroles-ci :

Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent.
Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre.
Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui.
Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.
Matthieu 5 : 38-42

Ainsi, toutes les conditions sont réunies pour que nous soyons le relais, qui fasse entendre à la terre que cette année est une année de grâce.

Author: Ghislain